Déplacement illicite d'enfant, quand la procédure civile vient au secours du parent victime.

Publié le : 19/11/2019 19 novembre nov. 11 2019

La Convention de La Haye du 25 octobre 1980 ainsi que les dispositions du Règlement Européen Bruxelles II Bis à l'intérieur de l'Union Européenne établissent, pour la première, et renforcent pour la seconde, les dispositions supranationales qui permettent d'obtenir le retour rapide d'un enfant déplacé illicitement. L'arrêt ici commenté illustre le fait que la procédure civile française peut aussi être d'un grand secours.   La situation de fait est la suivante: un couple avec enfant vit en Suède, la mère quitte la Suède pour la France avec l'enfant commun du couple sans l'accord du père.   Le père, classiquement, saisit les autorités suédoises afin d'obtenir le retour de l'enfant en Suède, en application de la Convention de La Haye du 25 octobre 1980 sur les aspects civils de l'enlèvement international d'enfant.   La mère forme une requête auprès d'un juge aux affaires familiales français afin de fixer les modalités d'exercice de l'autorité parentale à l'égard de l'enfant.   La Cour d'Appel, après avoir relevé l'incompétence du juge aux affaires familiales français ordonne le retour immédiat de l'enfant en Suède.   La mère, qui a déplacé l'enfant de manière illicite, forme alors un pourvoi en cassation.   Le père soulève l'irrecevabilité du pourvoi, faisant valoir que dans sa déclaration de pourvoi, la demanderesse a déclaré être domiciliée en France à une adresse à laquelle l'huissier de justice ne l'a pas trouvée, irrégularité qui lui a causé un grief en faisant obstacle à l'exécution de l'arrêt ayant ordonné le retour de l'enfant en Suède.   La Cour de Cassation suit à la lettre l'argumentation du défendeur au pourvoi et constate qu'il résulte d'un Procès-verbal de recherches infructueuses que la demanderesse au pourvoi a déclaré être domiciliée à une adresse qui n'était pas la sienne et que le défendeur justifie du grief que lui cause cette irrégularité, qui nuit à l'exécution de la décision de retour.   Il s'en suit que la déclaration de pourvoi est nulle et que celui-ci n'est pas recevable.   Cette décision nous paraît heureuse, car il serait trop facile pour un parent qui déplace un enfant de manière illicite de ne pas révéler son adresse véritable, pour ainsi prétendre échapper à toute exécution des décisions de justice tout en utilisant celles-ci, pour tenter de maintenir l'enfant dans l'Etat dans lequel il a été illicitement déplacé.   *** Source : Cassation civile 1ère, 20 septembre 2019, n° 18-20.222 Lien : https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000039156985&fastReqId=504862512&fastPos=1

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